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Les femmes n’ont pas dit leur dernier mot

Quand, lors de l’élection, le 23 octobre 2011, des membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC), on avait opté pour la parité hommes-femmes  pour ce qui est des candidatures, beaucoup de Tunisiens ont poussé un ouf de soulagement et exprimé leur grande joie et aussi leur fierté de voir une vieille revendication démocratique se concrétiser: l’accession de la femme à la place qu’elle mérite au sein du paysage politique national en tant que partenaire à part et égale de l’homme.

Et l’on se souvient encore des rudes combats menés par les femmes tunisiennes pour imposer à l’élite politique l’idée de les considérer comme des partenaires bénéficiant des mêmes droits que les hommes et tenues d’accomplir les mêmes devoirs qu’eux, sur fond d’une égalité parfaite, loin de toute ségrégation sexiste ou propension à une tutelle favorisant les hommes.

Malheureusement, près de neuf ans après la révolution qu’on croyait avoir ouvert la voie aux femmes pour accéder à une égalité hautement méritée dans la vie politique, on découvre que nos calculs sont faux et les candidatures aussi bien au palais du Bardo qu’à celui de Carthage de nous montrer que les rêves de voir une femmes présider la Tunisie ou d’autres femmes constituer une majorité importante et déterminante à l’ARP sont toujours difficiles, voire impossibles.

Quand on relève que sur les 1.572 listes en compétition pour les 217 sièges au palais du Bardo, seulement 5% sont conduites par des femmes et quand on constate qu’une seule femme a présenté jusqu’à hier sa candidature à l’élection présidentielle 2019 sur un ensemble de près de vingt candidats (en attendant le 9 août, date d’expiration du dépôt des candidatures), on est en droit d’affirmer que les Tunisiens attendront au moins cinq ans encore, soit le prochain mandat législatif et présidentiel, pour voir les choses changer, c’est-à-dire une femme présidente au palais de Carthage et une femme présidente au palais de La Kasbah ou à celui du Bardo.

A moins  que les centaines de milliers (plus d’un million) qui ont voté pour feu Béji Caïd Essebsi en 2014 et qui étaient de nouveau le 25 juillet dernier au rendez-vous pour l’accompagner à sa dernière demeure ne décident de prendre les choses en main et de faire entendre leur voix le 15 septembre prochain.

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